Notes de discours Meryame Kitir
Chers ami·e·s
Le changement climatique est le plus grand défi que nous, nos enfants et nos petits-enfants devrons relever dans les prochaines années. Les effets du changement climatique sont d’ores et déjà une réalité. L’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, notre nourriture ainsi que nos lieux de vie et notre sécurité, tous seront affectés séparément et ils sont des déterminants clés de notre santé.
L’équité en santé ne sera pas possible sans justice climatique. Les deux sont en effet intimement liés. Le changement climatique nous affecte tous de façon différente et les plus pauvres sont le plus durement touchés. Aujourd’hui, l’Afrique concentre une grande partie des effets les plus dévastateurs du changement climatique, alors qu’elle émet moins de 4 % des gaz à effet de serre.
L’OMS a estimé qu’entre 2030 et 2050, le changement climatique devrait causer environ 250 000 décès supplémentaires chaque année. La malnutrition, la malaria, les diarrhées et le stress thermique affecteront notre population bien plus encore qu’à l’heure actuelle. Les régions qui disposent de piètres infrastructures sanitaires, principalement dans les pays en développement, seront les moins à même de faire face, de se préparer et de répondre.
La pandémie de Covid est un autre exemple de la façon dont l’activité humaine peut altérer chaque coin de notre planète en mettant l’humanité en contact avec de nouvelles maladies. 75 % de toutes les maladies infectieuses émergentes humaines viennent des animaux. C’est pourquoi nous devons réduire le risque de futures épidémies et pandémies en restaurant les écosystèmes perdus et la biodiversité, en luttant contre le changement climatique et en réduisant la population.
Il est urgent de réduire l’effet du réchauffement climatique, sans quoi tous les efforts et progrès que nous réalisons en matière de santé mondiale seront inutiles. C’est pourquoi la coopération et les partenariats revêtent une telle importance. Nous devons joindre nos efforts et cocréer des solutions.
Chers ami·e·s, comme vous le savez, le changement climatique est l’une des priorités de ma politique. Nous mettons l’accent sur l’adaptation dans les pays les moins développés, car les populations locales de ces pays sont les plus vulnérables et les systèmes, y compris les soins de santé, sont les plus fragiles et ils ne sont pas toujours les plus résilients aux crises.
Les crises alimentaires, sécuritaires et climatiques en Afrique sont réelles et dévastatrices. Je l’ai vu de mes propres yeux lorsque j’étais en mission au Burkina Faso et au Sénégal il y a quelques semaines. J’ai en outre décidé d’augmenter la contribution annuelle de la coopération au développement belge au financement international de la lutte contre le changement climatique de 70 millions d’euros par an à 112,5 millions d’euros au moins l’année prochaine.
J’ai également décidé de lancer un nouveau partenariat climatique au Sahel. Dans les 5 prochaines années, avec nos pays partenaires : le Mali, le Niger, le Sénégal et le Burkina Faso, nous restaurerons 40 000 hectares de terre. 650 000 personnes au moins bénéficieront directement de cette action et seront mieux préparées aux conséquences du changement climatique. Les saisons des pluies ne devraient plus semer la famine.
Par conséquent, chers ami·e·s j’aimerais souligner l’importance d’événements tels que celui-ci, organisé par Be-cause health et ses membres. Cette conférence est une importante opportunité pour les professionnels et partenaires de divers pays de se rassembler et de chercher des solutions sur la façon d’améliorer nos actions.
Nous devons veiller à ce que les programmes sanitaires mis en œuvre par la coopération internationale belge examinent les choses sous un jour sensible à l’environnement et au climat afin d’atténuer les effets sur la santé publique. Nous devons également être attentifs à ce que nos programmes axés sur les mesures d’adaptation au changement climatique utilisent des informations et des déterminants sanitaires disponibles.
Ainsi, chers ami·e·s, j’espère que cette conférence s’est avérée productive et enrichissante pour tous les participant·e·s et, plus important encore, qu’elle générera des partenariats et des résultats concrets.
Je vous remercie pour votre attention !