Le modérateur Jean Clovis Kalobu nous oriente avec aisance dans les cas, expériences et découvertes intéressants du panel international sur les conséquences de l’urgence climatique sur la sécurité alimentaire et la santé.
Juste Momboto de Memisa partage les résultats de recherche sur l’étude de cas consacrée au village de Bodanga dans le district de Bokonzi en RDC. Les habitants de ce village au bord du fleuve dépendent de la pêche pour leur alimentation et leurs moyens d’existence. Étant donné le changement climatique (qui est source de sécheresses, de précipitations violentes et soudaines et d’inondations extrêmes), le cycle reproducteur du poisson était gravement perturbé et les récoltes déclinaient. Cette situation a généré une sous-nutrition, le recours par les habitants à des crédits pour financer leurs moyens de subsistance ou l’exode du village à la recherche d’un autre travail et d’autres revenus. L’équipe Memisa a collaboré avec les systèmes de santé locaux pour aider les enfants de moins de 5 ans en distribuant des aliments produits localement. Une solution sur le long terme était cependant nécessaire. Elle ne pouvait que résulter d’une approche intégrée et de la résolution simultanée des problèmes sanitaires, environnementaux et politiques. Ils ont investi dans la diversification des revenus de la pêche et ont mené un plaidoyer auprès du gouvernement local en faveur de la protection de l’environnement. Ce cas nous montre que l’impact de l’urgence climatique est bien réel et actuel. Les écosystèmes locaux sont perturbés, ce qui a des conséquences majeures sur les populations les plus vulnérables qui vivent à ces endroits. Seule une approche globale est envisageable.
« Dans la mesure où ses conséquences pèsent sur la santé de la population, le changement climatique est une véritable pandémie contre laquelle nous devons lutter. »
Mathias Lardinois de Enabel partage ses expériences d’un programme intégré sur l’alimentation et la santé dans la population Massaï dans le Nord de l’Ouganda. Le programme « Marisha Bora » (qui signifie « une vie saine et heureuse » en Swahili) est une collaboration entre différentes parties prenantes, qui établit un lien entre divers types d’interventions et des secteurs variés. VSF, TRIAS, IPD et le PAM travaillent respectivement, mais conjointement, sur le bétail, la diversification des revenus, l’eau et la nourriture. Enabel coordonne le tout, ce qui permet à ces différentes acteurs d’atteindre leurs objectifs communs. Une étude menée au terme du programme de 5 années met en avant les résultats de cette action : la consommation de légumes, de viande et de produits laitiers cultivés localement a augmenté. La sous-nutrition des enfants de moins de 5 ans a reculé. L’approche intégrée est le ciment qui a mené à ce succès. Mathias Lardinois nous exhorte à investir dans la collaboration. Ce n’est en effet pas une évidence. Nous devrions prendre le temps de nous comprendre et de consacrer de l’énergie à la construction de relations basées sur la confiance.
Beverly Longid de l’IPMSDL nous donne un retour sur un exercice mené durant un Sommet mondial sur les systèmes alimentaires durables pour éradiquer la faim et l’insécurité alimentaire. Des personnes indigènes du monde entier se sont rassemblées lors de ce sommet pour rechercher, sur la base de leurs connaissances et de leur expérience, les principales caractéristiques des systèmes alimentaires durables et de quelle façon ils peuvent contribuer à éradiquer la faim et la malnutrition. Les systèmes de connaissance, les pratiques traditionnelles et les valeurs culturelles et communautaires des personnes indigènes peuvent nous aider à nous adapter au changement climatique et à en atténuer les effets. Les personnes indigènes se battent pour la protection de leurs terres ancestrales dans une lutte contre les crises du climat mondial, alimentaire et sanitaire étroitement liées. La propriété communautaire, l’action collective et des pratiques agricoles durables (la culture intercalaire, les plantations traditionnelles et les engrais et pesticides organiques) et les campagnes indigènes internationales telles que Land is Life, peuvent nous orienter vers une société qui met l’humain au centre du développement.
Clause de non-responsabilité : La qualité sonore de la présentation de Juste Momboto était mauvaise. Nous vous prions de nous excuser pour ce désagrément.