Be-cause health conference 2021

Sabine Gabrysch dresse un aperçu clair d’une perspective sanitaire planétaire (Planetary health) sur l’urgence climatique. Elle commence par définir la santé planétaire : la santé des humains et de la planète terre. Elle s’appuie sur le concept d’ « Une seule santé » (One Health), l’éco-santé, la médecine de conservation et sur la santé publique et mondiale. La santé planétaire ne se limite pas aux déterminants sociaux et économiques de la santé, elle tient également compte des systèmes naturels de la planète. Ce concept fait référence à l’hypothèse Gaïa de James Lovelock (la terre est « un vaste super-organisme »). The Lancet et l’Université de Harvard ont joué un rôle important dans le développement ultérieur du concept et l’élaboration d’une alliance en faveur de la santé planétaire. Il s’agit d’un concept étendu de la santé, qui requiert une approche transdisciplinaire mettant l’accent sur l’Anthropocène et son incidence. Les principales difficultés auxquelles l’approche de la santé planétaire est confrontée sont l’imagination, la connaissance et la mise en œuvre.

Sabine Gabrysch utilise la métaphore de la terre qui serait une patiente consultant le médecin.

Dans un premier temps, le médecin consulte l’historique médical de la terre, après quoi il examine la patiente. La terre a la fièvre, elle souffre d’un pic de concentration de CO₂, de pollution et d’une perte de biodiversité.

Ensuite, le médecin établit un diagnostic et un pronostic : quelle est la situation dans le cadre des 9 frontières de la planète ? Le pronostic n’est pas linéaire : il existe des points de basculement écologiques et différents scénarios climatiques sont possibles en fonction du réchauffement climatique futur effectif (moins au plus de 2°C). L’état du patienta des effets directs et indirects (écologiques et sociaux) sur la santé des humains, tandis que l’impact des vulnérabilités est inégal.

« Il est impossible d’aborder la crise climatique sans aborder la justice. »

Le médecin communique le diagnostic et il passe en revue les options thérapeutiques qui s’offrent au patiente. Avant toute autre chose, il existe un besoin pressant d’aide d’urgence (mettre fin aux subsides nuisibles sur le plan écologique, à la déforestation, etc.). Sur le long terme, il convient de relever un double défi : atteindre une bonne santé moyennant un faible coût énergétique (éliminer la pauvreté). Nous devons réduire les émissions de CO₂, distribuer le surplus du budget CO₂ de façon équitable, tout en minimisant les symptômes de sevrage. La réduction la plus équitable et qui a le plus d’impact doit être fait par les plus riches et elle doit intervenir maintenant. Tout retard dans la réduction accroîtra les risques. Les petites avancées ne suffiront pas, une « transformation et transition » importante est indispensable.

Quelle valeur accordons-nous à la nature et à la complexité de la vie ? Sabine Gabrysch évoque Schweitzer, le Dalaï-Lama, le pape, le Chef Seattle et elle recherche des stratégies de solutions concrètes dans la perspective d’un style de vie durable : réduire notre empreinte écologique et améliorer notre empreinte écologique positive, changer de politique ! Il existe d’ores et déjà de nombreuses solutions, souvent synergiques, c’est-à-dire gagnant-gagnant, bonnes pour la planète et pour notre propre santé (par exemple des transports favorables aux piétons et aux cyclistes, des énergies renouvelables, une agriculture régénératrice et des régimes alimentaires sains).

Pour conclure, Sabine Gabrysch invite chacun de nous à prendre part à la discussion : « Santé planétaire : quels sujets devons-nous aborder ? » et à former des alliances dans une vision positive de bien-être sanitaire et social.