Steven Van Den Broucke souligne le fait que l’impact du changement climatique sur les maladies infectieuses est une matière complexe et factorielle. Les prédictions concernant les maladies infectieuses ne sont pas linéaires, elles nécessitent une approche complexe et holistique qui permet de prendre en compte toutes les interconnectivités entre causes et conséquences.
Selon une estimation de l’OMS de 1996, environ « 1 million de décès supplémentaires pourraient être attribués chaque année au changement climatique d’ici au milieu du siècle prochain », alors que la mortalité causée par la malaria par exemple a reculé au cours des 20 dernières années. Cela ne signifie pas que les prédictions étaient forcément erronées : il n’est pas impossible que « grâce » à elles, des mesures adéquates ont été adoptées afin de mitiger les effets du changement climatique.
Les sociétés répondront aux menaces et elles investiront dans des mesures de protection. Les pays pauvres, qui sont souvent les plus vulnérables au changement climatique, ont toutefois la capacité de réponse la plus limitée. En d’autres termes, il est absolument impératif d’agir pour le climat afin de protéger la santé mondiale.
« Si les pingouins dans le zoo d’Anvers devaient rester en extérieur, ce qu’ils ne font pas (ils vivent dans des salles réfrigérées), devraient-ils prendre une prophylaxie antipaludéenne ? [...] La réponse est oui, probablement. »
Steven Van Den Broucke présente plusieurs exemples de maladies infectieuses (hydriques, alimentaires, à transmission vectorielle ou transmissibles par l’air) affectées par l’augmentation des températures : la transmission de la malaria, de la dengue, du chikungunya, des maladies à virus zika ou de la fièvre jaune pourrait s’emballer du fait que les moustiques prospèrent dans des températures élevées. Si les températures deviennent cependant trop élevées, les moustiques ne pourront pas davantage survivre. Les bactéries vibrio et les algues, les tiques et oncomelania se reproduisent mieux quand les températures sont plus élevées. D’autre part, les campylobacter sont concurrencées par d’autres bactéries lorsque les températures augmentent. Par conséquent, le changement climatique et les pathogènes n’ont pas un lien de causalité linéaire, mais leurs interactions sont complexes et multifactorielles.
De plus, nous devons garder à l’esprit que le changement climatique a également un impact indirect sur les maladies infectieuses : urbanisation, fortes précipitations, sécheresse, humidité, soleil, vent ou malnutrition et comme conséquence une immunité limitée causée par les mauvaises récoltes, etc.
Steven Van Den Broucke lance un appel à agir. Plutôt que de se concentrer sur les conséquences d’un accroissement éventuel des maladies infectieuses, pourquoi ne pas mettre l’accent sur la cause de cet accroissement, à savoir le changement climatique. Il encourage les jeunes à poursuivre leur lobbying auprès des gouvernements pour mettre fin au réchauffement climatique.