Xavier de Béthune a tiré les conclusions de cette seconde journée de conférence durant laquelle nous nous sommes penchés sur les transformations nécessaires. Il souscrit à l’invitation à agir maintenant.
Toutefois, comme nous l’avons appris en écoutant Rene Loewenstein, la transformation des systèmes dominants et hiérarchiques débouche sur des paradoxes. La résolution des paradoxes requiert de la créativité pour empêcher les tensions et parfois aussi les conflits violents causes de stress de santé (mentale), plus particulièrement pour les plus fragiles.
Certains de ces paradoxes ont été évoqués au fil de la journée :
- Au niveau macro, les divergences entre le Nord et le Sud de la planète, entre les politiques néolibérales et la nécessité de décroissance, entre les rôles des autorités et des communautés étaient particulièrement apparentes.
- Les humains ont été considérés à plusieurs reprises comme faisant partie du plus grand Tout. La notion d’« Une seule santé » a élargi le débat aux animaux. Des concepts plus vastes tels que la santé environnementale nous ont positionnés comme l’un des organismes au centre du reste de la vie. Le jardinage local est même devenu une métaphore des soins à la planète entière.
- Les informations se sont transformées en une ressource à part entière. Les informations émanant des systèmes mondiaux ont été comparées à des informations locales et communautaires. Même l’approche scientifique a été pondérée au regard de l’importance des rituels locaux.
- Le facteur temporel était évidemment présent dans les présentations et les discussions. L’équilibrage des réactions à court terme aux urgences et des stratégies à plus long terme nécessaires pour relever les défis du changement climatique sont un point d’attention majeur.
« Au final [...], nous faisons face à une urgence, mais une urgence dont la solution s’inscrit sur le long terme. »
Mike Ryan de l’OMS a confirmé le contenu de la conférence : l’urgence à laquelle nous sommes confrontés, le besoin global de solidarité et l’importance de collaborer avec les populations au niveau local.
Le panel entièrement féminin a récapitulé la principale priorité de l’urgence climatique en matière d’équité sanitaire : l’autonomisation des personnes les plus à risque, avec des plaidoyers très spéciaux d’inclure tout un chacun (« leave no one behind ») : les femmes, les populations indigènes, les jeunes, les personnes handicapées, etc.
Des remerciements tout particuliers ont été adressés aux organisateurs pour leur enthousiasme et la qualité de la conférence.