Michel Jancloes ouvre la session en montrant que les urgences climatiques peuvent être utilisées comme une opportunité de faire progresser la couverture de santé universelle. Il montre aussi que cet avancement nécessite un mélange de politiques transformatives novatrices. Davide Ziveri nous guide tout au long de la session par une présentation selon une perspective mondiale : la décroissance (par Winne van Woerden) et deux expériences de pays : le Mozambique (par Akila Munir) et le Sud-Soudan (par Rob D’Hondt). Cette structure particulière de la session traduit « une pensée mondiale et une action locale ».
Au niveau mondial, il faut plaider pour des modèles de politiques sociales transformatives. Les pays du monde entier doivent pouvoir organiser la production et la distribution des ressources et de la main-d’œuvre de manière à répondre aux besoins des humains, notamment de santé. Les stratégies d’atténuation et d’adaptation au changement climatique devraient être intégrées dans ces modèles de transformation. À cet égard, l’équité en matière de santé est l’un des principaux résultats du développement.
« La transformation est un must si nous voulons traiter le changement climatique et les urgences climatiques et tout particulièrement au profit des personnes les plus vulnérables. »
Au niveau des pays, le climat a toujours été reconnu par les responsables politiques en charge de la santé et les professionnels de la santé comme un paramètre épidémiologique important. Aujourd’hui toutefois, la fréquence et la gravité des urgences climatiques incitent le secteur de la santé à développer de nouvelles politiques et capacités, ainsi que de nouveaux partenariats.
Une meilleure compréhension des urgences climatiques et une meilleure utilisation des nouvelles technologies de l’information climatique pourraient faire une différence dans l’anticipation et la gestion de l’urgence par exemple par :
- une meilleure planification et budgétisation des services de santé publique essentiels, sur la base de l’identification de populations fortement exposées aux risques climatiques et plus vulnérables ;
- des services préventifs renforcés, avec un accent sur l’approvisionnement en eau, l’hygiène et les épidémies ;
- des arrangements novateurs visant à réduire la vulnérabilité, par exemple des filets de sécurité sociale, des organisations de solidarité communautaires mettant l’accent sur la sécurité nutritionnelle et l’assurance sociale médicale, etc. ;
- l’amélioration des systèmes d’information d’alarme/alerte et de communication, plus particulièrement les alertes précoces pour les groupes de population les plus exposés ;
- l’aide humanitaire et la gestion de restauration (prévisions du risque climatique, gestion logistique adaptée au climat, soutien communautaire aux plus vulnérables, etc.) ;
- - utilisation de nouvelles technologies à faible consommation de carbone.
L’éventail des enjeux auxquels le secteur est confronté en matière d’urgences climatiques est aussi vaste que complexe. Les urgences climatiques nécessitent des réponses urgentes.